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Archives de octobre, 2012

Nouvelle étude : problèmes de mouvements oculaires chez les enfants dyslexiques

Les études comparant les mouvements oculaires binoculaires pendant la lecture et la recherche visuelle chez les enfants dyslexiques sont, à notre connaissance, inexistantes. Dans la présente étude, les auteurs ont analysé les caractéristiques oculomotrices chez des enfants dyslexiques par rapport à deux groupes d’enfants non dyslexiques appariés pour l’âge chronologique et le score de lecture. Les mouvements oculaires binoculaires (des deux yeux) ont été enregistrés par un système infrarouge chez 12 enfants dyslexiques douze (âge moyen de 11 ans) et un groupe de 9 enfants non dyslexiques appariés selon l’âge chronologique et un groupe de 10 enfants non dyslexiques appariés selon le score d’âge en lecture. Deux tâches visuelles ont été utilisées, soit la lecture de textes et la recherche visuelle. Les systèmes à infrarouge permettent d »enregistrer les mouvements des yeux sur papier pour les analyser subséquemment.

Indépendamment de la tâche, le comportement oculomoteur chez les enfants dyslexiques est similaire à celui des enfants non dyslexiques appariés par pour le score d’âge en lecture: ils exhibent plus de nombreuses fixations et plus ainsi que la mauvaise qualité de la coordination binoculaire pendant et après les saccades.

Note : si les scores d’âge en lecture sont similaires dans les deux groupes d’enfants et qu’un des deux groupes inclut des enfants dyslexiques, on pourrait assumer que le groupe d’enfants dit «normaux» n’ont pas, non plus, un très bon score… Ce qui expliquerait que les comportements des mouvements des yeux des deux groupes soient  aussi inefficaces. Difficile à comprendre ?

Selon les auteurs, pour les enfants dyslexiques et non dyslexiques appariés selon l’âge, les deux tâches (lecture et recherche visuelle) produisent des effets similaires en termes de fixations et sur le plan de la coordination binoculaire. On pense qu’un empan visuo-attentionnel réduit (ou «fenêtre visuo-attentionnelle») qui limite le nombre de lettres qui peuvent être traités simultanément, pourrait avoir un impact similaire sur la lecture et sur la recherche visuelle, en raison de la demande attentionnelle visuelle similaire dans les deux tâches. Très probablement, au moins pour ces deux groupes d’enfants, pour qui les capacités de lecture ne sont pas encore bien structurées, la lecture et la recherche visuelle a des exigences dans la sphère visuo-perceptuelle, l’attention et le traitement de l’espace.

En revanche, les enfants non dyslexiques appariés selon l’âge chronologique ont montré un plus petit nombre de fixations et une plus courte durée des fixations à l’égard de la tâche de recherche visuelle; par ailleurs, les deux yeux étaient bien coordonnés lors des saccades dans les deux tâches. Les mouvements des yeux atypiques constatés chez les enfants dyslexiques suggèrent un problème dans le traitement visuel-attentionnel ainsi que d’un manque de maturité dans les systèmes d’interaction des saccades oculaires et de l’alignement deux yeux lors de la lecture.

Enregistrement des mouvements des yeux pendant la lecture (1e colonne) et la recherche visuelle (2e colonne). On y observe le nombre et durée des fixations de l’œil droit dominant pour un enfant dyslexique (11 ans), un enfant non dyslexique de 9 ans et un enfant non dyslexique de 11 ans. L’enfant dyslexique montre plus de fixations et de retours en arrière. Dans le second cas, les mouvements oculaires de l’enfant non dyslexique de 9 ans sont plus performants mais manquent encore de précision si on compare les mouvements de l’enfant de 11 ans sans dyslexie.

Source: Bucci MP, Nassibi N, Gerard C-L, Bui-Quoc E, Seassau M (2012) Immaturity of the Oculomotor Saccade and Vergence Interaction in Dyslexic Children: Evidence from a Reading and Visual Search Study. PLoS ONE 7(3): e33458. 

Voir la section «Références» en haut de la page à droite pour plus d’informations.

Une nouvelle étude scientifique confirme le contrôle de la myopie et la correction de l’astigmatisme par l’orthokératologie

La Faculté des sciences sociales et de la santé à l’Université Polytechnique de Hong Kong a annoncé les résultats de deux études sur l’orthokératologie. La première, appelé étude «ROMIO » (ou Retardation of Myopia in Orthokeratology) est une recherche portant sur l’efficacité de l’orthokératologie pour le contrôle de la myopie. L’autre, appelée l’étude «To SEE» (ou Toric Orthokeratology-Slowing Eyeball Elongation)  a examiné l’efficacité de l’orthokératologie pour la correction de l’astigmatisme.

Brève description de l’orthokératologie 

Les patients qui souhaitent recevoir un traitement d’orthokératologie doivent subir un examen oculovisuel complet et des mesures spécifiques de la forme de leurs yeux pour voir s’ils sont aptes à recevoir le traitement. À l’aide d’un logiciel informatique, l’optométriste est en mesure de concevoir des lentilles de contact spéciales et adaptées à la forme des yeux de chaque candidat.  Ces lentilles de contact rigides perméables au gaz sont fabriquées à partir de matériaux à haute teneur en oxygène, ce qui permet de les porter pendant le sommeil. L’objectif est de remodeler la cornée afin d’obtenir une vision parfaite le lendemain sans avoir besoin de porter des lunettes ou des lentilles de contact.

L’orthokératologie est le seul traitement non chirurgical qui permet de ne pas porter de verres correcteurs, lunettes ou lentilles de contact de jour. Par contre, le traitement doit être continu.

La progression de la myopie

La progression de la myopie chez tout individu est un problème sérieux. Non seulement elle cause une diminution progressive de la vision non-corrigée, mais elle fait en sorte que l’individu a besoin de verres de plus en plus épais et plus chers. De plus, une myopie importante augmente le risque de déchirures de la rétine.

Après 24 mois de recherche, l’étude ROMIO a constaté que l’augmentation de la longueur du globe oculaire (également appelée «longueur axiale» — la progression de la myopie étant mesurée en observant l’allongement du globe oculaire) chez un groupe de sujets qui ont été traités avec l’orthokératologie était de 0,36 mm. Dans le groupe qui n’a pas été traité avec orthokératologie et qui portait des lunettes, la longueur du globe oculaire avait augmenté de 0,63 mm. Les résultats indiquent que l’orthokératologie ralentit la progression de la myopie de 43 %.

Astigmatisme

Des chercheurs de la même université ont également conclu l’étude «TO-SEE» (Toric Orthokeratology-Slowing Eyeball Elongation) qui portait sur 37 enfants âgés de 6 à 12 ans pour étudier le potentiel de l’orthokératologie pour la diminution de l’astigmatisme. L’équipe a constaté que les lentilles orthokératologiques astigmates pouvaient réduire efficacement l’astigmatisme de 79 % après un mois de port. Au bout de 24 mois, la longueur du globe oculaire des participants était de 0,31 mm, ce qui indique que la myopie a également été contrôlée.

L’orthokératologie est un traitement réversible et peut être arrêté à tout moment. Les résultats de ces deux études montrent que l’orthokératologie est une solution sûre et efficace pour le contrôle et la diminution de l’astigmatisme myopique.